Absence de financement des docteurs juniors
L’AJMU rejoint la Société Française de Médecine d’Urgence (SFMU), le SAMU-Urgences de France (SUDF) et le Collège des Universitaires de la Médecine d’Urgence (CNUMU) et demande à ce qu’un financement des docteurs juniors soit mis en place de toute urgence !
Depuis la parution du décret n° 2018-571 du 3 juillet 2018 portant dispositions applicables aux étudiants de troisième cycle des études de médecine, d’odontologie et de pharmacie, et indiquant la création de cette nouvelle phase de l’internat, celle de « consolidation » ou de « docteurs juniors », il s’est avéré qu’aucun financement viable, en particulier pour la médecine d’urgence, n’avait été envisagé !
Les directions de certains hôpitaux recevant des docteurs juniors ont donc décidé de financer les docteurs juniors sur les postes vacants de médecins séniors pour ne pas altérer le fonctionnement budgétaire de leurs structures. Les promesses d’une année d’autonomisation progressive et d’une meilleure formation grâce à la création du DES de Médecine d’Urgence paraissent bien lointaines !
Si les autres années de l’internat sont financées à la fois par le ministère et la T2A, il existe plusieurs points essentiels à rappeler :
- Le DES de Médecine d’Urgence est un des nouveaux DES et auparavant la formation des futurs urgentistes se faisaient essentiellement via le DES de Médecine Générale, en 3 ans donc. Il s’agit donc d’une année supplémentaire en terme de financement pour les hôpitaux.
- Les services d’urgences, et a fortiori ceux de SAMU-SMUR, ne dépendent pas de la T2A comme les autres services. Il s’agit donc d’un mode de financement non viable pour les futurs urgentistes, comme pour les hôpitaux dont l’équilibre budgétaire est plus que précaire.
- La présence d’un interne dans un service d’urgence n’augmente en rien l’activité de ce service, et donc en rien la T2A que perçoit les hôpitaux.
L’AJMU se prononce à nouveau en faveur d’un financement des internes, toutes années et phases confondues, à 100% par le ministère ! Les internes ne doivent pas être considérés comme des acteurs de l’activité des hôpitaux mais comme des professionnels de santé en formation.
Devant l’urgence de la situation de cette année, l’AJMU rejoint la demande d’amendement au PLFSS 2021 émanant de la SFMU, du CNUMU et du SUDF pour tenir les engagements budgétaires qui conditionnaient une telle réforme, et appelle tous les sénateurs à approuver cette requête. Il en dépend également le bon fonctionnement des systèmes d’urgence alors que nous sommes en train de vivre une crise sanitaire hors-norme.
Olivia Fraigneau – Présidente de l’AJMU
Contact : 07 88 03 39 87 ou president@ajmu.fr